mardi 27 novembre 2012

Le logiciel dévore le monde

C'est le titre d'un (très) long article écrit par Nicolas Colin, et publié sur le blog de Colin et Verdier. C'est aussi la formule de Marc Andreessen, concepteur du navigateur Mosaic. En deux mots : l'ère des pure players est terminée. Désormais le logiciel va s'immiscer dans tous les secteurs de l'économie, réaliser une hybridation avec le matériel et affecter les marges et les positions des acteurs en place.
En réalité, le logiciel a d'ores et déjà transformé les industries culturelles et les médias (ce qui nous intéresse ici) et cela malgré la présence quasiment irréductible du matériel - jusqu'à quand ? Et, surtout, quelles conséquences sociales, ce qui signifie bien sûr des transformations dans les relations de travail et en termes d'emploi.
On pourrait imaginer bien sûr une disparition à terme des grandes infrastructures matérielles portées par Avid, Sony et consorts et leur remplacement par de petites unités très mobiles et nécessitant peu de services d'opération et d'entretien. Curieusement, j'ai du mal à imaginer cela dans la partie spectacles de nos métiers : il me semble en effet difficile de remplacer complètement les équipes qui travaillent sur de grandes mises en scène théâtrales, mais il est tout à fait possible de laisser un seul permanent effectuer un travail routinier une fois la mise en place effectuée. C'est l'exemple de bien des studios de prise de vue, affectés à une émission de télévision fixe, avec éventuellement un décor mobile, mais avec un gril particulièrement bien fourni et automatisé et des caméras robotisées.
Un futur proche qui aurait du faire s'interroger les "décideurs" de l'Education Nationale, empêtrés dans des considérations et des réformes d'un autre âge... Mais l'institution, à vrai dire, semble elle aussi vouée à disparaître ou à se transformer de manière radicale confrontée comme elle l'est aujourd'hui à d'autres manières d'envisager la formation - en témoigne, par exemple, la vogue actuelle des MOOC...


samedi 24 novembre 2012

Rencontres Henri Langlois : J-7

Les Rencontres Henri Langlois démarrent le 30 novembre, avec la participation de plein de monde et, en particulier, de 60 étudiants de 2ème année du BTS Audiovisuel du LISA (Lycée de l'Image et du Son d'Angoulême) qui feront la technique sur 4 émissions tournées en direct du mardi au vendredi, à l'intérieur du TAP.
Ces émissions ont pour thème général les métiers de l'audiovisuel, leur contexte socio-économique et la formation. Elles seront encadrées par des enseignants du LISA et il y aura de nombreux invités, essentiellement issus du monde professionnel.
Tout le monde le sait dans la région sauf, apparemment, l'administration du lycée en question, laquelle continue à faire sa communication sur la présence des 1ères et terminales aux projections, en passant soigneusement sous silence cette opération. Il est toujours aussi intéressant de voir à quel point "l'équipe de direction" du lycée a conscience des priorités, elle qui continue à voir en Marie-France Brière et son Festival du Film Francophone d'Angoulême, l'alpha et l'oméga dont on ne saurait se passer lorsqu'il est question de se faire un peu mousser...

Rencontres Henri Langlois 2012 - bande-annonce par PoitiersFilmFestival

dimanche 18 novembre 2012

La télévision de demain

Une conférence du SATIS 2012 qui touche à quelques questions centrales ayant trait au développement de la télévision : passage du broadcast au multicast, interopérabilité, dématérialisation... Tous ça est très intéressant, mais comme d'habitude au SATIS, pas un mot sur l'impact que ces révolutions du numérique ont ou auront sur les métiers de l'audiovisuel. A regarder tout de même :


mercredi 14 novembre 2012

Métiers de l'audiovisuel et formation

A l'heure de la dématérialisation des contenus, table ronde sur l'évolution des métiers et des formations. Cette table ronde organisée par la Ficam a réuni des professionnels de la télévision et de certaines institutions œuvrant dans l'audiovisuel (CPNEF-AV, AFDAS...). A mettre en perspective en prévision de la table ronde des Rencontres Henri Langlois à Poitiers - dont nous avons déjà parlé ici.

dimanche 11 novembre 2012

Le rendu colorimétrique des caméras Canon C300 et C500 : une appréciation

Sur ProVideo Coalition on trouvera une série d'articles très intéressante sous la plume de Art Adams. C'est utile pour qui veut utiliser les réglages de matrices sur ces caméras. A noter que les essais ont été effectués en REC 709, avec une mire DSC Labs Chroma du Monde. Ces essais sont valables pour la C300 mais sont facilement transposables à la C500 dans les mêmes conditions.


vendredi 9 novembre 2012

A propos du Color Filter Array (CFA) de Sony

Un autre article sur le blog Abel Ciné, sous la plume de Mitch Gross, détaille les caractéristiques du dispositif de filtrage du capteur S35 des des caméras F65 et F55 de Sony.
Voici d'ailleurs une vue du gamut "extended" de ces deux caméras :


Qu'est-ce que le RAW version Canon ?

Un article intéressant par Andy Shipsides et posté sur le blog Abel Ciné nous donne une idée assez précise de ce que peut-être cette version Canon du RAW 12 bit et 10 bit sur la dernière née, la C500.

jeudi 1 novembre 2012

Métiers de l'audiovisuel et numérique : évolutions ou révolution ?


Sur le site du CPNEF-AV on apprend que "Depuis plusieurs années, le secteur du cinéma et plus largement de l'audiovisuel est soumis à un ensemble de mutations technologiques. Celles-ci engendrent une dématérialisation de l'ensemble des supports de diffusion, une arrivée massive et croissante des technologies numériques et la disparition progressive des supports sur film argentique.
Cette dématérialisation des supports et les choix économiques opérés dans différents secteurs d’activités affectent de nombreux emplois. Les laboratoires photochimiques, les activités du doublage et de la post-production, sont particulièrement exposés."
Effectivement,  alors qu'il est évident maintenant que des pans entiers de l'emploi traditionnel dans le cinéma et plus généralement dans l'audiovisuel vont disparaître, du fait de la numérisation des technologies et de la dématérialisation des supports, il devient urgent de se pencher sur le devenir des spécialités traditionnelles de la post-production et des entreprises de laboratoire.
Les partenaires sociaux ont donc crée une plateforme conseil chargée de réfléchir et d'indiquer des directions dans la recherche de solutions pour l'évolution des personnels concernés : c'est la Plateforme RH des Industries Techniques, qui publie d'ailleurs divers documents de synthèse.
D'ores et déjà on sait que deux éléments majeurs ont eu un impact destructeur sur les métiers des industries techniques du cinéma et de la vidéo :
- Le passage du photochimique au numérique dans le secteur du cinéma
- La dématérialisation dans les régies de diffusion et les laboratoires vidéo
Bien que les travaux de la plateforme soient intéressants et utiles, il leur manque la dimension que pourrait donner une étude en amont : à savoir que se passe-t-il au niveau de la production film et vidéo, c'est à dire dans la fabrique des programmes elle-même ? On sait bien que bon nombre de programmes - films, documentaires ou émissions TV de plateau -  ne sont plus mis en boite comme ils l'étaient encore il y a dix ans. Les spécialisations ont changé dans ce qu'elles recouvrent : un chef opérateur n'est plus le même responsable de l'image et ses attributions se sont technicisées tandis que dans le même temps ses responsabilités (en tant que général en chef, responsable de la mise en forme de l'image) se réduisaient.
L'exemple du chef op peut être étendu à tous les intervenants techniques en production et en post-production. Leur savoir technique augmente et dans le même temps leur autonomie professionnelle diminue. Le processus peut d'ailleurs rappeler celui qu'a connu naguère le monde ouvrier avec le taylorisme puis le fordisme. Toutes proportions gardées par ailleurs.
On peut se demander toutefois, si on ne va pas vers une extrême banalisation des spécialisations professionnelles, et si cette banalisation n'a pas pour conséquence la dilution progressive des identités professionnelles d'autrefois.
Si le processus de "destruction créatrice" de Schumpeter est bien en marche, il s'accompagne cette fois aussi, semble-t-il, de la disparition de certaines cultures professionnelles qui avaient tout de même pour elles d' être originales et d'avoir marqué les représentations culturelles collectives de notre époque.
MAJ 09/11/2012 : A noter une contribution intéressante par Madelyn Most, publiée dans Film and Digital Times et intitulée : "Le Futur". Il s'agit là de considérations que les Chefs Opérateurs portent sur l'évolution de leurs métiers.