mercredi 30 janvier 2013

Première diffusion en Ultra-HD au Japon en 2014

C'est officiel : le Japon diffusera la prochaine Coupe du Monde de football en Ultra-HD (Quad HD et non 4K, comme on l'entend dire souvent). Diffusion prévue à partir de juillet 2014 lors de la phase finale, au Brésil. Selon L'Asahi Shimbun, le Ministère des Communications et des Affaires intérieures japonais a décidé d'avancer la date de ces premières diffusions afin de placer le Japon devant la Corée du Sud, un autre prétendant sérieux pour la télévision "à très haute définition" comme on aime dire chez nous... Les diffusions auront lieu par satellite, toujours selon l'A.S., en raison de l'énorme volume de données transmises qui nécessiteront une bande passante que les émetteurs actuellement utilisés pour la TNT japonaise ne pourront pas fournir.
Il faudra bien entendu utiliser des téléviseurs 4K pour regarder les diffusions en 4K, cependant une down conversion permettra de regarder ces diffusions en HD sur les écrans actuels.
Comme au Japon on ne perd pas de temps, le journal mentionne également le travail en cours pour le développement du 8K et révèle que le Ministère a l'intention de commencer à expérimenter la diffusion en 8K vers 2016, au moment où se tiendront les prochains Jeux Olympiques, à Rio de Janeiro.

Téléviseur 4K Toshiba en démonstration au CES de Las Vegas, en 2013 (photo : Junichiro Nagasaki)

mardi 29 janvier 2013

4K RAW : une comparaison prix entre 3 caméras

A lire : le travail de comparaison de Wolfcrow sur des caméras 4K récentes et plutôt bien situées dans lemilieu de gamme des constructeurs : RED Epic, Canon C500 et Sony F55. Évidemment il s'agit là de comparaisons effectuées sur des configurations très complètes (pas forcément celles dont on a réellement besoin), mais le travail de Sareesh Sudhakaran est intéressant car il donne une estimation plutôt réaliste du "combien ça coûte" de travailler en 4K, avec du RAW en enregistrement. Manque cependant le haut de gamme : ARRI Alexa et Sony F65. Mais c'est déjà une autre histoire et des budgets pas toujours justifiés au demeurant...
Et si c'est trop cher pour vous, Wolfcrow a réalisé un autre tableau comparatif , intitulé "The battle for cheap 4K" et qui réunit Scarlet, C300, 1D-C et F5. C'est nettement plus abordable ! (la plupart du temps il suffit de transposer les $ en € pour avoir une idée du prix en France)


dimanche 27 janvier 2013

H.265/HEVC : approuvé par l'ITU

Le nouveau codec H.265/HEVC a été approuvé par l'ITU. Ce nouveau codec fonctionne avec la moitié du bit rate utilisé par H.264, l'actuel standard pour la diffusion en HD et la vidéo sur le Web. Le nouveau standard aura un 'Main profile' avec 8-bits de quantification et un échantillonnage en 4:2:0 et le 'Main 10 profile' sur 10-bits. Par la suite, ce nouveau codec échantillonnera en 4:2:2 et 4:4:4 sur 12-bits. Des extensions sont prévues pour la 3Ds.
Le développement de ce nouveau codec est évidemment stratégique alors qu'il est de plus en plus question d'Ultra HD et de vidéo sur mobile comme évolutions indispensables des standards actuels de la diffusion télévision. 


samedi 26 janvier 2013

Canon EOS 5D MARKIII Clean HDMI Output : YES !

Enfin ! Sans doute aiguillonné par la concurrence des full frame Nikon D800 et D600 et Sony SLT-A99, qui eux disposaient de cette option dès l'origine, Canon a fini par mettre à disposition des (heureux ?) possesseurs d'un 5D MARKIII une mise à jour du firmware permettant d'obtenir la sortie HDMI non compressée (YCbCr, 4:2:2, 8 bits) et sans les multiples indications qui venaient parasiter l'écran pendant l'enregistrement. Clean HDMI quoi ! Ceci permet notamment d'utiliser un enregistreur externe comme le Ninja 2, de chez ATOMOS, et d'obtenir enfin quelque chose qui ressemble à de la vidéo "broadcast", ou du moins de la vidéo qui permet de travailler confortablement en post-production...
Par ailleurs, selon le site Canon Rumors, une mise à jour prochaine de l' EOS-1D C permettrait d'obtenir du 25p en 4K. Le problème reste quand même la compression en MJPEG et le bit rate limité à 500Mb/s. Apparemment chez Canon on cherche dans une direction qui permettrait d'utiliser le buffer de l'appareil qui lui est capable d'enregistrer de courtes séquences avec un data rate de 380Mo/s. A suivre.
MAJ 27/01/2013 : le post a disparu sur le site Canon Rumors, mais sa transcription existe toujours sur Nofilmschool.
  

mercredi 23 janvier 2013

Espace couleur ACES et CinemaDNG

Comment utiliser des fichiers CinemaDNG - tournés avec la Blackmagic Cinema Camera, par exemple ? Ce petit tuto vidéo le montre clairement avec une mise en œuvre spécifique dans DaVinci Resolve :

mardi 22 janvier 2013

Sony S-Log2 et Etendue dynamique

Sur le blog AbelCine, une étude intéressante qui permet de mesurer l'étendue dynamique permise par le nouveau mode Log, dénommé S-Log2, sur la caméra F65. Mais ce qui est intéressant pour les "petits" budgets, c'est que ce nouveau mode S-Log2 est aussi inclus sur les F5 et F55.

Fig.1: Comparaison S-Log1 et S-Log2

Nouveaux objectifs Canon Cinema EOS

Canon a annoncé deux nouveaux objectifs à focale fixe qui viendront renforcer sa ligne d'optiques dédiées cinéma : un très grand angle, avec la référence CN-E14mm T3.1L F et un téléobjectif ayant la référence CN-E135mm T2.2L F.
Ces deux optiques viendront compléter les trois précédents : les CN-E24mm T1.5L F, CN-E50mm T1.3L F et CN-E85mm T1.3L F.
Les cinq objectifs à focale fixe viennent renforcer le système Canon EOS Cinéma dédié aux produits cinéma numérique, avec en particulier les caméras EOS C500, EOS C300 et EOS C100, ainsi que le photoscope EOS-1D C 4K DSLR, ainsi que quatre zooms EF pour le cinéma.
Chacune de ces optiques est équipée d'un diaphragme à 11 lames, ce qui en fait un équipement idéal pour réaliser des profondeurs de champ avec un "bokeh" de qualité cinématographique.
La bague de mise au point effectue sa rotation sur 300° ce qui est important pour le cinéma (contrairement aux optiques Canon EF traditionnelles). La monture EF leur permet d'être immédiatement utilisable avec toute la ligne de produits Canon EOS Cinéma et de communiquer avec les caméras pour l'affichage de différents paramètres tels que nombre f ou enregistrement de la position de la mise au point.

Fig.1: L'objectif CN-E14mm T3.1L F qui est aussi plein format et taillé pour le 4K

Fig.2: Même chose pour ce CN-E135mm T2.2L F, qui ajoute un téléobjectif à la ligne de focales fixes et en fait du coup un ensemble complet de "primes" pour le cinéma numérique

dimanche 20 janvier 2013

Extension de la convention collective du cinéma

La discussion continue sur Cinématographie.info, et c'est un sujet sur lequel il faudra revenir encore : qui est réellement intéressé par cette nouvelle convention collective ? Quels en sont les signataires ? Que devient le cinéma indépendant si cette convention est appliquée ? Et les techniciens salariés, les comédiens, les décorateurs et tous les autres ? Et j'ajouterai pour ce qui concerne les établissements de formation : que deviennent les diplômés, techniciens et autres ? Autrement dit, ont-ils une chance de trouver du travail dans ce secteur, dans l'année qui suit leur sortie de l'école, ou bien ces études ne sont-elles désormais qu'un tremplin pour aller voir ailleurs, une autre fac, ou des stages à l'étranger...
Encore quelques mots concernant ces établissements de formation : dans la situation actuelle, et alors que la plupart des anciens étudiants ont laissé tomber un métier dans lequel ils n'ont même pas réussi à faire leur apprentissage, on ne peut que constater le silence assourdissant qui règne dans ces écoles. La plupart des "formateurs" n'ont, il faut bien le dire, strictement aucune expérience ou connaissance pratique de la production audiovisuelle au sens large.Comment alors pourraient-ils s'intéresser à des débats qui concernent, très directement, ceux qui font le cinéma et la production audiovisuelle, et pour qui un film c'est d'abord un budget, des salaires, et une exploitation en salles ou sur d'autres médias, avec la question incontournable du retour sur investissement.
Voici donc la contribution d'un producteur, dont la société s'appelle OFFSHORE, et dont les productions sont toutes à moins d'un million d'euros. Un "petit producteur" donc, selon ses propres termes, mais ce texte vaut le détour, par son honnêteté et les questions qu'il soulève.

lundi 14 janvier 2013

Une chaine Ultra HD sur Eutelsat

La télévision Ultra-HD est là ! (du moins pour quelques uns...) Communiqué publié par EUTELSAT à l'occasion du CES de Las Vegas, qui annonce le lancement d'une chaine démo en Ultra-HD en Europe, à compter du 8 janvier 2013. Diffusée par satellite, avec une résolution de 3840x2160 (Quad HD) et 50 images par seconde, l'encodage du flux est effectué en MPEG-4 (une solution ATEME) et transmis à 40 Mbps. C'est à dire environ deux fois le débit utilisé par la plupart des diffusions en 1080i. Cependant, ceci ne sera pas nécessairement le débit de la future UHDTV, qui sera supposée utiliser alors le nouveau codec HEVC. Cependant, alors qu'il n'existe actuellement que trois modèles (hors de prix) de téléviseurs UHDTV sur le marché, cette chaine n'aura sans doute que très peu de téléspectateurs... Alors que faire ? Précipitez-vous sur REDRAY, le nouveau lecteur 4K de RED. A 1450$, c'est un deal !
Voici le communiqué de presse d'EUTELSAT dans son intégralité :
Eutelsat Launches Europe's First Dedicated Ultra HD (4K) Channel
As the television and cinema industries accelerate their progression towards Ultra HD (4K), Eutelsat Communications (Euronext Paris: ETL) today announced it is launching a dedicated demonstration Ultra HD channel for Europe on the EUTELSAT 10A satellite. The first transmissions of content filmed in 4K will start on January 8. Delivering a resolution of eight million pixels, four times the resolution of HDTV, Ultra HD (4K) is poised to mark the next big leap forward in the immersive viewing experience.
Eutelsat's new channel is designed to benefit all actors in the broadcasting chain who want to acquire expertise in 4K, including production companies, pay-TV operators, rights owners and TV set manufacturers. The new channel will operate in progressive mode at 50 frames per second. It will be encoded in MPEG-4 and transmitted at 40 Mbit/s in four Quad HD streams. Eutelsat is partnering with ATEME, a video compression solution provider to the broadcast industry, for the transmissions that will be uplinked to the EUTELSAT 10A satellite from its teleport in Rambouillet, near Paris.

The launch of Europe's first dedicated channel comes as key actors prepare to meet in Las Vegas for the annual Consumer Electronics Show, one of the world's leading technology fairs. Ultra HD is expected to be a centrepiece at the show, with new Ultra HD sets showcased by display technology leaders revealing stellar resolution and immersive viewing experience.
"This new step towards 4K continues Eutelsat's longstanding commitment to achieving new broadcast milestones that over the last 20 years have included digital TV, HDTV and 3D," said Jean-François Leprince-Ringuet, Eutelsat's Commercial Director. "Early and close collaboration between all players in the broadcast chain will be a key success factor for this new revolution. We are delighted to propose this first Ultra HD platform forEurope."

 Fig.1 Un diagramme qui montre comment les angles de champ et la distance à l'écran varient selon que l'on regarde un téléviseur SD (à gauche), HD (au centre) et Ultra HD (à droite)

samedi 5 janvier 2013

Comprendre la production 4K avec Canon Cinema EOS

Excellent article par Jem Schofield, sur le site Canon Digital Learning Center, qui détaille les technologies derrière la production en 4K avec la caméra EOS C500. On verra que l' UHD (Ultra-HD) est bien le "hot topic" du moment et que la HD (1920x1080), hier encore promue au rang de nouveauté technologique du moment, est de plus en plus appelée à devenir le principal format de diffusion de vidéos sur le Web (YouTube et consorts...). Pour la télévision broadcast, la cause est entendue, mais pour combien de temps encore ?
En effet, on voit de plus en plus de séries et de téléfilms tournés dans des formats supérieurs à la HD, et les masters numériques se font de plus en plus souvent en 4K, afin d'assurer une durée de vie importante aux programmes et en prévision de nouveaux développements technologiques... Alors que certains constructeurs annoncent la commercialisation prochaine d'écrans UHD (nommément capables d'afficher des résolutions de l'ordre de 4096x2160), c'est à une ré-évaluation progressive des conditions actuelles de la diffusion que l'on devrait assister dans les deux ou trois années à venir, alors qu'il semble bien que la 3D stéréoscopique (le relief) ait déjà fait un flop, alors qu'on l'attendait comme le Graal qui allait sortir les diffuseurs de l'ornière dans laquelle ils se débattaient, confrontés au développement ultra-rapide des contenus multimédia sur Internet et à la désaffection des publics jeunes pour leur soupe télévisuelle.
En bref, cet article vient s'ajouter à tous ceux qui montrent que les constructeurs - et les créateurs de contenus - ont déjà pris cette perspective au sérieux, et l'arrivée sur le marché de caméras 4K, dotées de fonctionnalités professionnelles et à moins de 10 K€, ne devrait plus être très éloignée maintenant.


Fig. 1 et 2 : Les différents formats permis par la Canon EOS C-500 et un exemple de workflow en RAW. L'utilisateur peut choisir parmi les résolutions standardisées par la norme DCI SMPTE 2048-1:2011, qui permet le 4K (4096x2160), avec un aspect ratio de 1.896:1, ou la résolution spécifique télé, définie par les normes SMPTE 2036-1:2009 et ITU-R BT.1769 en tant que Quad-HD avec une résolution de 3860x2160 et un format d'image en 16:9 (soit quatre fois la résolution du Full HD).

mardi 1 janvier 2013

Le codec XAVC : développement et implémentation par Sony

Ce texte est une traduction du document XAVC Specification Overview publié par Sony

1) Introduction
Le codec H.264/MPEG-4 Part-10 AVC (pour Advanced Video Coding) est une technologie utilisée principalement pour l'exploitation de la TVHD, c'est à dire pour le Blu-Ray, la diffusion des programmes de télévision (TNT, câble et satellite)et la vidéo sur Internet. Les premières standardisations remontent à 2003, et son développement s'est poursuivi jusqu'en 2009 de façon à inclure d'autres normes de distribution HD. Aujourd'hui, cette famille de niveaux opérationnels couvre un spectre très étendu en matière de compressions d'image animée, qui commence avec des débits de quelques kilobits par seconde pour culminer à 1,2 Gbps, avec des paramètres incluant - entre autres - des résolutions jusqu'au 4K, la 3D stéréoscopique, la quantification sur 14 bits, et jusqu'à plus de 100 images par seconde. Sony a été un des membres actifs du JVT (Joint Video Team) qui a procédé à l'implémentation de cette norme, et a réalisé des efforts significatifs dans le développement du format AVCHD et des niveaux/profils H.264.

L'extension du format H.264 a coïncidé avec le développement rapide des technologies d'imagerie en haute résolution et avec des fréquences d'image rapides (capteurs et écrans principalement) et des technologies de stockage. Une technologie de compression aux performances élevées telle que H.264 joue un rôle central dans l'encodage des données image générées par les capteurs actuels et leur sauvegarde dans des fichiers de dimension relativement peu importantes, sur des cartes mémoires aux dimensions restreintes et d'un coût abordable.
La Figure 1 montre les progrès des technologies des capteurs CMOS, avec en particulier des capteurs développés par Sony et ayant des taux de transfert de l'ordre de 30 Gbps. C'est le développement de ces technologies permettant de hautes résolutions et des débits importants qui jouera un rôle central dans l'imagerie numérique des prochaines années.
La Figure 2 montre les progrès des technologies utilisées par les cartes SxS. Celles-ci permettent actuellement des enregistrement temps réel à 1 Gbps et plus, et leur capacité n'a cessé d'augmenter au fil des années.
Ce document montre le développement du format XAVC et explique comment celui-ci est appelé à prendre place dans le workflow de production aux côtés des autres formats de compression tels que MPEG2, MPEG 4 SStP et les différents formats RAW des constructeurs.

 Fig.1 - Progrès des technologies CMOS
Fig.2 - Progrès de la capacité des cartes SxS

2) Le format XAVC
Développé par Sony, ce format est conforme à la norme H.264 level 5.2, avec la vidéo encapsulée dans un fichier MXF Op-1A, avec les éléments audio et les métadonnées. L'objectif des développeurs était de concevoir une famille d'outils capables de gérer des cadences d'image élévées (HFR, ou High Frame Rate) et des résolutions jusqu'au 4K. La Figure 3 montre les possibilités du format XAVC, bien qu'à l'heure actuelle, les caméras disponibles ou à venir ne permettent pas forcément la mise en œuvre de l'ensemble des caractéristiques offertes.

Fig.3 - Le format XAVC

3) XAVC et 4K
L'utilisation de la résolution 4K est actuellement restreinte  au cinéma numérique, avec la norme DCI (Digital Cinema Initiative)  dont le standard est 4096 x 2160 @24Fps avec une compression JPEG2000 et des fichiers MXF. Cependant, l'histoire se répète et plusieurs constructeurs de téléviseurs ont commencé la commercialisation d'écrans plats et de systèmes de projection ayant une résolution 4K. Bien que la diffusion en 4K ne soit pas pour un avenir proche, certains opérateurs et producteurs la considèrent déjà comme une opportunité pour le développement de nouveaux contenus. Les écrans 4K pourraient s'avérer bénéfiques pour les contenus TVHD actuels, car le processus interne d'up-conversion permettrait de réduire les effets de la structure ligne et pixel sur les très grands écrans et, par ailleurs, on pourrait voir diffuser plusieurs flux HD simultanément et en pleine résolution. Alors qu'aujourd'hui même la plupart des appareils photo numériques et même les smartphones offrent des résolutions natives au-delà de la HD, la télé en 4K pourrait servir d'écran idéal pour ces appareils.

Le format XAVC permet différentes configurations, et la bande passante pour le 4K peut être réduite à moins de 100 Mbps, en fonction de la structure de GOP, de la fréquence d'image et de l'échantillonnage. Ceci aurait certainement un intérêt pour certaines applications B2B consommatrices d'imagerie à très haute résolution.

La plupart des écrans 4K commerciaux auront une résolution réelle réduite à 3840 x 2160, un quadruple de 1920 x 1080 (Quad HD ou QFHD), qui est différent de la résolution pour le cinéma, laquelle implique 4096 pixels horizontalement. Le format XAVC couvre les deux formats d'échantillonnage, 4096 et 3840, ce qui lui permettra de produire aussi bien pour de utilisations cinématographiques que télévisuelles.

La caméra Sony PMW-F55 enregistre en 4K XAVC Intra, avec des débits allant de 240 Mbps @24P à 600 Mbps @60P, à l'aide de nouvelles cartes SxS Pro+. Ces nouvelles cartes SxS Pro+ sont compatibles avec tous les lecteurs actuels de cartes SxS et peuvent enregistrer avec un débit allant jusqu'à 1,3 Gbps. Sur une carte SxS Pro+ de 128 GB, la F55 peut enregistrer 50 minutes en 4K@24P ou 20 minutes environ en 4K@60P.

4) Les flux de travail en XAVC, RAW et ACES
La question qui agite actuellement la communauté de la production cinématographique en numérique concerne la standardisation d'un ensemble comprenant les images générées sur film, en numérique et celle crées par ordinateur. Le standard ACES (Academy Color Encoding System) devra permettre la création d'un cadre opérationnel commun pour l'intégration d'images de différentes origines, la manipulation des rushes en post-production (l'étalonnage en particulier), et permettre l'intégration dans différents outils de développements et de distribution. Sony participe à l'initiative ACES et a développé différentes IDT (Input Device Transforms) pour permettre à ses caméras estampillées D-Cinéma de s'intégrer dans les flux ACES. Les fichiers en 16-bit à virgule semi-flottante de ACES apporterontt beaucoup de flexibilité au processus d'étalonnage en DI (Digital Intermediate). C'est pourquoi les caméras Sony à grand capteur les plus récentes (F65+SR-R4, PMW-F55+AXS-R5, PMW-F5+AXS-R5) peuvent enregistrer des fichiers RAW sur 16-bit linéaires à l'aide des enregistreurs adaptables SR-R4 et AXS-R5.

On notera aussi que pendant qu'une caméra PMW-F5/F55 enregistre en RAW sur l'enregistreur numérique AXS-R5, les cartes SxS peuvent simultanément enregistrer des fichiers XAVC en HD, avec une synchronisation parfaite des points in et out, de l'audio et du time code, et d'autres métadonnées avec les fichiers RAW. Les fichiers XAVC sont donc en quelque sorte des fichiers de montage complémentaires du RAW et permettent à la post-production de démarrer immédiatement après le tournage.

L'étalonnage à partir des fichiers RAW nécessite une phase supplémentaire de traitement des images qui est la Dé-Bayérisation ou Dé-mosaïcage (si on peut se permettre ce néologisme). Bien que les fichiers RAW offrent un maximum de possibilités à l'étalonnage, il peut y avoir des contraintes budgétaires ou de calendrier qui obligent l'équipe de post-production à utiliser un processus plus léger et moins coûteux. L'alternative consisterait alors à effectuer le montage en 4K XAVC. La Figure 4 montre le "poids" des fichiers 4K XAVC par rapport au RAW et à la HD.

 Fig. 4 Comparaison des tailles d'image. GByte/Image

5) XAVC et TVHD
Il est souvent écrit que de nouveaux algorithmes de compression sont plus efficaces que les précédents. Bien que ce soit vrai en termes de qualité d'image obtenue avec moins de données image (ou bit rate), la complexité des schémas de codage actuels nécessite des capacités de traitement accrues de la part des unités de calcul, ce qui pourra devenir un problème lorsqu'il s'agira d'opérer la migration d'une infrastructure, avec le workflow associé, d'une génération à la suivante. Les capacités de traitement requises pour décoder un flux compressé deviennent un enjeu important lorsque plusieurs fichiers sont utilisés simultanément dans une même session.

Aujourd'hui, la plus grande partie de la production broadcast utilise le format MPEG2 HD Long GOP (50Mbps ou 35Mbps) en raison des tailles de fichiers réduites, de la qualité des images, et des économies réalisées en termes de capacités de calcul. Qu'il s'agisse d'émissions d'information ou de télé-réalité, de diffusions sportives en direct ou de shows télévisés, le débit à 35 ou 50Mbps est la norme dans l'infrastructure TVHD basée sur l'enregistrement et la diffusion à partir de fichiers.

La Figure 5 montre les performances comparées du décodage des flux vidéo compressés avec différents codecs, sur une même plateforme, et sans recourir à des accélérateurs en hardware ou à des GPU. L'échelle horizontale représente des Images par seconde, et il apparait de manière évidente que le MPEG2 HD à 50Mbps est le plus efficace parmi tous les concurrents.

Fig.5 Décodage en software-only. Images par seconde

Dernièrement, plusieurs diffuseurs se sont montrés intéressés par l'adoption du format H.264 Intra-image pour plusieurs raisons :
-  Consolidation de tous les fichiers de programme, du prime time au news, dans un seul codec encapsulé dans un conteneur parfaitement reconnu dans l'industrie
- Echantillonnage sur 10 bits, contre 8 bits seulement pour le MPEG-2
- La qualité de l'image à 50 Mbps est perçue comme étant insuffisante pour remplacer les formats sur bande tels que le HDCAM
- Capacités de stockage, bande passante et puissance de calcul sont devenus plus accessibles et à même de traiter simultanément plusieurs flux à haut débit

En TVHD, le codec XAVC peut être considéré comme un niveau intermédiaire, susceptible de représenter une alternative au format de "mastering" (MPEG4 SStP ou HDCAM-SR) et le MPEG2, voir Figure 6.

Fig.6 Les formats de compression en TVHD 

Le codec XAVC permettra aussi l'enregistrement à une fréquence d'image élevée sur un caméscope, en full HD. La caméra PMW-F55 enregistre en full HD, 1920x1080 sur 10 bits en 4:2:2 et avec avec une fréquence allant jusqu'à 180 images/seconde, sur une carte mémoire SxS Pro+. Avec deux cartes de 128 GB, la capacité d'enregistrement en continu s'élève à 40 minutes environ, à 180 images/sec.

6) La structure du codec XAVC
Le format XAVC est conforme aux spécifications du H.264, et Sony s'est attaché à produire une grande qualité d'image tout en conservant l'interopérabilité avec les produits des autres constructeurs. La Figure 7 montre un flux XAVC basé sur une structure traditionnelle KLV. L'élément clé est ici l'intégration image par image de SPS (Sequence Parameter Set) et de PPS (Picture Parameter Set) dans le flux général. Ceci permet une optimisation dynamique de la qualité de l'image pendant l'enregistrement, et les valeurs ayant servi à cette optimisation resteront attachées au fichier image après le montage. Ceci permet aussi d'optimiser la qualité de l'image en playback - avec accès aléatoire. En cas de traitement en Long-GOP, SPS et PPS apparaitront au début de chaque GOP.

  Fig.7 Structure du byte stream XAVC

L'encodeur XAVC dispose d'un mécanisme de pré-encodage qui permet d'optimiser l'utilisation des données relatives à la compression de chaque image ou flux de données. Ce mécanisme de pré-encodage est intégré dans les encodeurs software et hardware, tout à la fois. Ce processus d'encodage à deux passes a lieu pendant les enregistrements en HFR et 4K.

Fig.8 Mécanisme de pré-codage
Fig.9 Le chipset du codec XAVC/MPEG2

Sony a développé un chipset qui réalise les processus d'encodage et de décodage du XAVC, ceci afin de rendre possible la production de caméscopes portables et disposant d'une consommation électrique relativement modeste. Ce chipset réalise tout autant l'encodage et le décodage du MPEG2. Cette capacité multi-codec est censée accroitre la durée de vie du produit. Elle permettra aussi aux exploitants de réaliser facilement la conversion entre MPEG2 et XAVC. Les premiers produits à exploiter cette capacité sont les caméras PMW-F5 et PMW-F55, qui ajoutent aussi le MPEG4 SStP et le RAW à XAVC et MPEG2.

Beaucoup de possibilités sur le papier. Attendons d'en voir la mise en œuvre et les images produites en production ET en post-production pour juger de l'avenir du concept.