mardi 30 juin 2015

Relâche

Bon, eh bien, écran noir pendant quelques semaines. Retour le 31 août. Peut-être...


En attendant, voici selon moi quelques (bonnes) lectures pour l'été :

- Cinéma, mode d'emploi. De l'argentique au numérique, par Jean-Louis Comolli et Vincent Sorrel, chez Verdier (2015)
- Pourquoi aime-t-on un film ? par Alessandro Pignocchi, paru chez Odile Jacob (2015)
On peut voir aussi la présentation du livre par l'auteur, sur son blog : Puntish
- Techniques et technologies du cinéma. Modalités, usages et pratiques des dispositifs cinématographiques à travers l'histoire, sous la direction de André Gaudreault et Martin Lefebvre, aux PUR (2015)

Et, pour finir, je ne résiste pas au plaisir de rajouter une longue citation, tirée du livre de Comolli et Sorrel, qui situe bien, me semble-t-il, la problématique du spectateur et son rapport à l'objet cinéma :
"Le  cinéma n'est pas là pour achever les faibles et faire triompher les puissants. Pourquoi ? Les spectateurs eux-mêmes sont parmi les faibles, d'une manière ou d'une autre, et le savent, qu'ils le dénient ou non. Et les puissants ne vont au cinéma que pour mieux mépriser ceux qu'ils méprisent déjà. Il se peut, bien sûr, que la faiblesse ordinaire d'un spectateur soit redoublée ou confirmée par l'état d'incapacité où le place le dispositif cinématographique, il se peut que ce spectateur désire par quelque côté compenser sa difficulté de vivre par la toute-puissance prêtée aux hyper-personnages actuels. C'est un choix où rien n'est obligé. Je peux choisir à tout moment le pire, ce qui me console de mon aliénation ordinaire par une aliénation plus grande encore (les jeux vidéos en donnent l'exemple) ; je peux choisir au contraire de jouir de la revanche symbolique ou morale que les faibles prennent sur les forts, l'esprit de ruse (Ulysse, Charlot, Toto) sur le mépris des puissants. Notre hypothèse politique est que le spectateur se trouve en réalité, hors de la salle, dans une situation sociale ou personnelle plus ou moins difficile : nous le sommes tous ; en crise : nous le sommes tous. Et que la séance de cinéma opère non pas tant comme scène de compensation que comme moment de pause, de suspens, où les pressions du dehors sont atténuées, allégées. Il arrive donc que ce spectateur légèrement décadré puisse de nouveau, pour un moment, retrouver le goût de la liberté. Le spectateur, tout spectateur, est supposé et posé par le cinéma comme l'alter ego d'un autre spectateur, l'alter ego de ceux qui font les films, qui ne sont pas des êtres supérieurs" (p.209).

mardi 16 juin 2015

Adobe Premiere Pro CC 2015

Avec la mise à jour massive des éléments d' Adobe Creative Cloud aujourd'hui, il est peut-être utile de rappeler ici la très grande versatilité de certains des logiciels phares qui composent ce qu'il faut bien appeler un système. Je me contenterai ici d'effectuer un récapitulatif des différents formats pris en charge par Premiere Pro - et par Media Encoder aussi, bien sûr.
Rappelons que certaines extensions de noms de fichier, telles que MOV, AVI, MXF et F4V, correspondent à des formats de conteneur et non à des formats audio, vidéo ou image spécifiques. Les conteneurs peuvent comprendre des données codées à l’aide de divers schémas de compression et d’encodage. Adobe Premiere Pro est en mesure d’importer des fichiers de ce type. Toutefois, l’importation des données qu’ils contiennent est possible uniquement si les codecs correspondants (en l’occurrence, les décodeurs) sont installés.
Pour élargir l’éventail de fichiers pouvant être importés à l’aide d’Adobe Premiere Pro, vous pouvez installer des codecs supplémentaires. De nombreux codecs installés sur le système d’exploitation (Windows ou Mac OS) fonctionnent en tant que composants des formats QuickTime ou Vidéo pour Windows. En règle générale, il faut se référer au fabricant du matériel informatique ou logiciel pour plus de détails sur les codecs compatibles avec les fichiers créés par les périphériques ou les applications.



Formats audio et vidéo natifs pris en charge :

Adobe Premiere Pro assure la prise en charge de plusieurs formats audio et vidéo, garantissant ainsi la compatibilité des flux de post-production avec les formats de diffusion les plus récents. Voici le tableau correspondant :


Format Détails
3GP, 3G2 (.3gp)
Apple ProRes 64 bits Importer uniquement sous Windows
ASF   Netshow (Windows uniquement)
AVI (.avi) DV-AVI, Microsoft AVI Type 1 et Type 2
DV (.dv) Flux DV brut, un format QuickTime
DNxHD Pris en charge dans les enveloppes MXF et QuickTime natives
F4V (.f4v) Importation uniquement
GIF (.gif) GIF animé
M1V Fichier vidéo MPEG-1
M2T Sony HDV
M2TS Flux de transfert MPEG-2 BDAV Blu-ray, AVCHD
M4V Fichier vidéo MPEG-4
MOV   Format Séquence QuickTime
Remarque : QuickTime Player est requis sous Windows.
MP4 Séquence QuickTime, XDCAM EX
MPEG, MPE, MPG MPEG-1, MPEG-2
M2V   DVD compatible MPEG-2
MTS AVCHD
MXF Media eXchange Format
MXF est un format de conteneur prenant en charge :
  • Film P2 : Variante Panasonic Op-Atom de la vidéo MXF aux formats DV, DVCPRO, DVCPRO 50, DVCPRO HD et AVC-Intra
  • Séquence HD XDCAM
  • Sony XDCAM HD 50 (4:2:2)
  • Séquence Avid MXF
  • Canon XF natif
Remarque : vous pouvez prévisualiser des fichiers Canon XF en mode natif dans l’Explorateur de médias.
L’utilisation des métadonnées est également prise en charge.
MJPEG natifs 1DC
VOB
WMV Windows Media, Windows uniquement
Remarque : effectuez le rendu des éléments AVI de type 1 avant de les prévisualiser sur un périphérique DV.
Pour effectuer le rendu d’un élément AVI de Type 1, ajoutez-le à une séquence dans un projet DV et prévisualisez-le.

Formats de caméra natifs pris en charge :

Adobe Premiere Pro vous permet d’utiliser un large éventail de formats multimédias natifs en provenance des appareils photo DSLR les plus récents, sans transcodage ni conversion de fichiers.
Les formats multimédias répertoriés ici sont pris en charge en vue d’une importation et d’une édition directes avec Adobe Premiere Pro CC. Les codecs requis sont intégrés à Adobe Premiere Pro CC et, sauf indication contraire, sont pris en charge sous Mac OS et Windows.

 Caméra ARRI AMIRA :

Adobe Premiere Pro fournit une prise en charge intégrée de la caméra ARRI AMIRA, avec application des tables de correspondance des couleurs LUT appropriées comme éléments principaux lors de l’importation.

 Canon XF, Canon RAW :

Vous pouvez utiliser, en mode natif, du métrage Canon XF et Canon RAW, y compris les métrages issus des caméras Canon Cinema EOS C300 et C500.
Adobe Premiere Pro permet d’importer et de monter en mode natif les contenus enregistrés dans les formats QuickTime, y compris les séquences Apple ProRes et MOV filmées avec les appareils photo numériques Canon 5D ou 7D, avec un accès complet à leurs métadonnées sans transcodage, conversion, indexation ni transfert.

 CinemaDNG :

Adobe Premiere Pro vous permet d’importer et de modifier du contenu CinemaDNG non compressé à partir des caméras suivantes :
  • Caméra Blackmagic Cinema
  • Caméra Blackmagic Pocket Cinema
  • Convergent Design Odyssey7Q
Lorsque vous utilisez des médias CinemaDNG, vous pouvez accéder aux paramètres de la source et modifier les paramètres de métadonnées. Les médias Cinema DNG peuvent faire l’objet d’une interpolation de Bayer sur un processeur graphique compatible pour des performances de lecture optimales.

Vous pouvez importer et monter, en mode natif, des médias issus des caméras suivantes :
  • Caméras Panasonic P2 et entre plusieurs cartes P2
  • Panasonic AVC Ultra
  • Panasonic AVCi200
  • Panasonic AVC Ultra Long GOP (Group of Pictures
 Média Phantom Cine :
Vous pouvez importer et monter, en mode natif, du métrage Phantom Cine capturé sur des caméras Vision Research Phantom.

 Prise en charge du format RED :
Adobe Premiere Pro CC prend en charge l’utilisation en mode natif de métrage RED Digital Cinema (R3D) à partir des caméras suivantes :
  • RED ONE
  • RED EPIC
  • Caméras RED Scarlet-X avec prise en charge de RED Rocket
  • Red Dragon y compris RED Dragon 6K
  • Color Science, tel que EDcolor2, REDgamma2 et REDlogFilm
Remarque :
Les éléments de format RED utilisent pour le traitement les fonctions GPU (OpenCL et CUDA) pour des performances de lecture améliorées et plus rapides.

Caméras SONY :
Vous pouvez importer et monter directement du contenu à partir des caméras suivantes, sans transcodage ni conversion :
  • Sony XDCAM
  • Sony XDCAM 50
  • Sony XAVC
  • Sony XAVC LongGOP (Group of Pictures)
  • Sony SStP
  • Sony RAW (caméras F65, F55, F5, FS700)  
Vous pouvez parcourir les éléments importés à l’aide de l’Explorateur de médias et les organiser à l’aide de métadonnées de caméra.

Formats de fichiers audio pris en charge :

Format Détails
AAC
AC3 Y compris surround 5.1
AIFF, AIF
ASND Fichier Adobe Sound
AVI Vidéo pour Windows
BWF Format Broadcast WAVE
M4A MPEG-4 Audio
mp3 Audio MP3
MPEG, MPG Séquence MPEG
MOV QuickTime ; requiert QuickTime Player
MXF Media eXchange Format
MXF est un format de conteneur prenant en charge :
  • Film P2 : Variante Panasonic Op-Atom de MXF avec des données vidéo aux formats DV,
    DVCPRO, DVCPRO 50, DVCPRO HD et AVC-Intra.
  • Séquence HD XDCAM
  • Sony XDCAM HD 50 (4:2:2)
  • Séquence Avid MXF
WMA Windows Media Audio, Windows uniquement
WAV Son Windows

Formats de fichiers d'images fixes et de séquences d'images fixes pris en charge :

Format Détails
AI, EPS
BMP, DIB, RLE
DPX
EPS
GIF
ICO Fichier d’icône (Windows uniquement)
JPEG JPE, JPG, JFIF
PICT
PNG
PSD
PSQ Adobe Premiere 6 Storyboard
PTL, PRTL Titre Adobe Premiere
TGA, ICB, VDA, VST
TIF

Formats de fichiers pris en charge (métadonnées, fichiers projets...) :

Format Détails
AAF   Advanced Authoring Format
AEP, AEPX   Projet After Effects
CSV, PBL, TXT, TAB listes d’acquisition
EDL   EDL CMX3600
PLB Chutier Adobe Premiere 6.x (Windows uniquement)
PREL Projet Adobe Premiere Elements (Windows uniquement)
PRPROJ Projet Premiere Pro
PSQ Adobe Premiere 6.x Storyboard (Windows uniquement)
XML

Formats de fichiers de sous-titrage pris en charge :

Format Détails
DFXP Distribution Format Exchange Profile
MCC MacCaption VANC
SCC Fichier de sous-titres Scenarist
STL Fichier de sous-titres EBU N19
XML Fichier W3C/SMPTE/EBU Timed Te

vendredi 12 juin 2015

4K battle (suite)

Dans le précédent article sur les caméras 4K à moins de 10K€, j'avais oublié de mentionner une nouvelle venue sur le marché : la KineMINI 4K, des chinois de Kinefinity et sa grande soeur, la KineMAX 6K. Il est clair cependant que ces caméras qui se présentent comme de véritables mécanos à configurer, avec un boitier nu auquel il faut ajouter plusieurs options afin d'obtenir une caméra susceptible d'être exploitée, ont encore à faire leurs preuves pour être prises au sérieux.
On notera par exemple que pour fournir des fichiers 4K RAW en CinemaDNG, in-camera (sans enregistreur externe), il faudra ajouter une mise à jour en option, vendue 699$. Pour l'option Hi-Speed, susceptible de permettre l'enregistrement 2K à 120 fps de séquences d'images S35 au format KNG (?), il faudra aussi débourser 699$. On peut cependant se contenter d'enregistrer en interne en 2K, avec le codec Cineform RAW, supposé être plus léger que du ProRes 422HQ. 
Le scoop cependant, c'est que Kinefinity, pour propulser sa caméra sur un marché déjà très encombré, annonce qu'elle livrera, à chaque acheteur d'une KineMINI ou d'une KineMAX, une version complète du logiciel de compositing haut de gamme SCRATCH, de la firme californienne ASSIMILATE. Lorsqu'on sait qu'une licence complète de Scratch vaut aux alentours de 3000$, on comprend que l'offre pourrait paraitre alléchante pour bon nombre de cinéastes indépendants. On remarquera cependant que Blackmagic est en avance, avec le logiciel de compositing FUSION proposé gratuitement en version de base et, bien sûr, DAVINCI RESOLVE, en passe de devenir le logiciel d'étalonnage le plus utilisé au monde.
Au total, la KineMINI pourrait devenir un concurrent sérieux pour les Sony, AJA et autres Blackmagic Design. Mais il faudrait pour cela que l'offre paraisse cohérente - avec, par exemple, un bundle proposé à moins de 10K$ - et qu'on puisse trouver des revendeurs sérieux en Europe pour assurer le service après-vente. Et, de ce côté-là, rien n'est gagné semble-t-il...


lundi 1 juin 2015

Aja, Sony, Blackmagic Design... 4K battle

Après la PXW-FS7 de Sony, puis les annonces de Blackmagic Design concernant la nouvelle URSA Mini et la Micro Cinema Camera, les deux fabricants ayant adopté des politiques de prix agressives (Blackmagic surtout), AJA n'avait pas d'autre choix à part mettre à jour ses propositions tarifaires autour de sa caméra CION
Voila qui est fait, avec une proposition "estivale" à 4995$, sachant que là aussi il ne s'agit que d'une base caméra et qu'il y a encore plusieurs accessoires à rajouter pour disposer d'un système complet.
Il n’empêche : la CION devient du coup très attractive, car son prix de revient, avec viseur, poignée et adaptateur batterie ne devrait plus être très éloigné de la FS7, bien que ces deux caméras demeurent sensiblement plus chères qu'une URSA Mini équipée.
On notera aussi qu'AJA en profite pour baisser aussi les prix de sa gamme d'enregistreurs Ki Pro, mettant par exemple le Ki Pro Quad à 2995$.
C'est Canon qui reste désormais loin derrière en termes de prix, puisque la C300 MarkII est proposée à 16000$, et l'enregistrement 4K DCI en interne ne suffit pas à faire la différence. En effet, Blackmagic propose le 4K 16:9 (4096x2304) ou 4K 2.4:1 (4608x1920) sur l'URSA Mini 4.6K et CION le 4K DCI (4096x2160). La FS7 de Sony est supposée pouvoir enregistrer en 4K DCI avec une mise à jour du firmware.
(Tous ces prix sont à rapporter bien sûr en €, sachant qu'il y a désormais une quasi-parité Euro-dollar)
On notera cependant que les seules caméras capables d'enregistrer du RAW en interne sont celles de Blackmagic Design. Encore s'agit-il d'un RAW compressé (Cinema DNG, le format mis en avant par Adobe), et les puristes trouveront sans doute cela insuffisant. Toutes les autres caméras doivent passer par un enregistreur externe, ce qui alourdit bien sûr la configuration.
C'est peut-être pour cela, d'ailleurs, que la petite Pocket Camera de Blackmagic Design a été utilisée sur deux (très) grosses productions hollywoodiennes, pour filmer des plans qui demandaient une très grande mobilité, comme ce fut le cas dans la séquence d'ouverture de Mad Max Fury Road ou dans certaines séquences d'Avengers Age of Ultron.
En tous cas la course aux prix est lancée, et ce ne sont pas les cinéastes "indie" qui s'en plaindront...
NOTE : Une comparaison intéressante est effectuée sur Wolfcrow, le site de Sareesh Sudhakaran, entre plusieurs caméras 4K, légères, ergonomiques et dont le prix en configuration complète se situe en dessous de 10K$.